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Habitat

Festival Art Souterrain

exposition
d'art contemporain
du 15 mars au 6 avril 2025

Thème : Habitat

Du 15 mars au 6 avril 2025, les espaces souterrains se transforment pour créer un nouvel habitat : celui de la 17e édition du festival Art Souterrain.
Les défis auxquels nos sociétés contemporaines font face remettent en question non seulement notre environnement, mais aussi notre manière d’habiter et de concevoir les espaces qui nous entourent. Comment définir l’habitat? Est-ce le bâti que nous créons? Ou les espaces de rapprochement et de confiance que nous y formons? La 17e édition du Festival Art Souterrain est l’occasion d’explorer notre rapport à la vie intime et la manière d’habiter un monde en profonde transformation.

Les deux commissaires, Geneviève Thibault et Eric Millette, examinent les multiples facettes de l’habitat moderne, parcourant ses dimensions humaines, sociales et environnementales. Que ce soit par la photographie, la vidéo, l’installation, la sculpture ou encore la performance, les artistes invité·e·s abordent et contribuent à façonner un avenir où l’habitat reflète les valeurs de créativité, de durabilité et d’inclusion.

Habitat - Festival Art Souterrain

Les commissaires

Geneviève Thibault

Commissaire invitée

« Les espaces habités rendent visibles différentes formes d’accumulations : celle des corps, des matériaux, des avoirs, des expériences vécues, des habitudes, des relations, des responsabilités, des surcharges de travail. L’accumulation de présences aussi et surtout d’absences. »

Geneviève Thibault

Depuis Matane où j’habite et de mon identité de femme blanche, de mère et d’artiste, je remets en question la signification de la maison dans un monde en transformation accélérée où l’imagination, la lenteur, la durée comme l’immatérialité deviennent des gestes de résistance. Comment habiter aujourd’hui ?

Les propositions rassemblées dans les souterrains de TiohTià:ke / Mooniyang / Montréal mettent en lumière une panoplie d’expériences de l’habiter, vécues ou imaginées par des artistes de divers cadres bâtis. Dans ce contexte, la maison représente aussi un espace « souterrain » qui réside à l’intérieur des corps. Elle habite et se manifeste grâce à la main de l’enfant qui dessine ou la bouche d’un parent qui raconte. Elle se partage et dure. Pour BANNS, elle apparaît à travers la création de courtepointes au sein des communautés noires de la Nouvelle-Écosse. Pour Manon Chamberland et Eva Kaukai, elle se fait entendre dans les chants de gorge à Kangirsuk au Nunavik. Avec Ivanie Aubin-Malo, elle prend forme et se met en mouvement dans l’instant présent en s’appuyant sur la culture Wolastoqey alors qu’avec l’Ukrainienne Maria Prymachenko, elle résiste à l’obscurité en jouant de ses couleurs.

Encore davantage aujourd’hui, habiter participe à la destruction de l’habitat. Les artistes, Éloi Perreault et Jeanne Castonguay-Carrière, révèlent leur attachement pour l’espace habité et leur sentiment d’impuissance face à son éventuelle disparition. De son côté, Barbara Iweins aborde les questions de la consommation et de l’accumulation dont les objets de la maison témoignent.

La présence des enfants est primordiale au sein de cette programmation. Elle souligne l’importance d’intégrer des perspectives nouvelles dans la prise de décisions qui façonnent l’habitat collectif. Si certaines œuvres sont créées en impliquant les enfants des artistes, nombreuses sont celles qui explorent le potentiel du jeu et de la spontanéité pour transformer les manières d’habiter. Celles de Jacynthe Carrier, d’Andrew Rovenko, de Blandine Soulage, de Céline Lecomte et des Productions de L’Instable s’appuient sur la collaboration et invitent les personnes de tous âges à se mettre en action. Je trouve inspirant de voir tous ces corps entrer en relation avec leur environnement immédiat sans contrainte, si ce n’est que celle d’en prendre soin. Selon Annie-Kim Rainville et Alexandre Castonguay, il faut prendre le temps qu’il faut pour établir des liens de qualité avec les personnes qui habitent à côté ou celles croisées au hasard sur les chemins du quotidien.

Le philosophe Hartmut Rosa propose le concept de résonance comme remède à ce qu’il nomme l’accélération sociale. L’humain est un être au monde de plus en plus aliéné et privé de ses relations. La résonance est la solution qu’il propose à ce monde qui devient sourd. Celle-ci nécessite, comme le jeu, une posture de vulnérabilité, d’ouverture et de perte de contrôle. Comment habiter aujourd’hui dans un monde qui s’accélère? Jouer à habiter maintenant est une piste explorée par plusieurs artistes et pourrait faciliter cet état de résonance tant recherchée.

Artiste, auteure, commissaire et enseignante en photographie, Geneviève Thibault s’intéresse aux espaces de la maison comme lieux de rencontre. Ses préoccupations, qui convergent toutes vers la question de la cohabitation, l’ont conduite vers les études autochtones et l’ethnologie au baccalauréat multidisciplinaire, puis à la maîtrise en pratique des arts. Lauréate 2024 de la bourse en arts visuels Yvonne L. Bombardier et lauréate 2019 du Prix international des Nouvelles Écritures (Freelens, France), ses projets de création ont été diffusés au Québec, en Ontario et en Europe.

Depuis l’intégration de l’écriture à sa pratique, en 2021, sa poésie et ses textes critiques ont fait l’objet de plusieurs publications dans les revues d’art et de littérature au Québec. Elle travaille sur des projets de commissaire dans le cadre d’expositions collectives entourant la relation à l’habitat, que ce soit à travers la présentation de l’art dans l’espace public ou la mise en dialogue de propositions artistiques qui questionnent les forces à l’œuvre dans l’acte d’habiter. Elle est native de Matane, située sur le Gespe’gewa’gi des Mi’gmaq, là où elle vit avec sa famille depuis 2013.

Eric Millette

Commissaire invité

« Que recherchons-nous dans notre chez-soi ? L’art peut nous aider à réfléchir aux caractéristiques essentielles qu’un habitat doit posséder pour être considéré ainsi. Cette réflexion apparaît importante si l’on souhaite un jour favoriser l’appropriation d’un logis pour tou·te·s et chacun·e. »

Eric Millette

Dans un monde où le cadre bâti est en plein bouleversement, il est essentiel d’explorer notre relation unique à l’habitat, un sujet qui suscite diverses émotions qui lui sont intimement et exclusivement liées. Ces sentiments, profondément ancrés, ouvrent des avenues de réflexion à la fois artistiques et créatives. Mon parcours, tant professionnel que personnel, me pousse à particulièrement examiner les caractéristiques physiques, la dimension spatiale ainsi que la matérialité qui peuvent être associées à l’habitat.

Le Festival Art Souterrain, par son engagement avec l’espace public, représente une plateforme idéale pour favoriser le dialogue entre l’art et l’espace. Les œuvres présentées proposent une sorte de mise en scène avec le lieu qui les accueille. Elles possèdent une capacité profonde à interroger nos perceptions et à redéfinir les relations que nous entretenons avec l’idée même d’habitat.

Parmi les artistes, Isabelle Hayeur et Asmund Havsteen-Mikkelsen interrogent nos perceptions de l’habitat, en déconstruisant des idées préconcues et images ancrées dans notre subconscient. L’installation Sans-Abris d’Oli Sorenson nous force à réévaluer notre conception du « chez-soi », en nous confrontant à la dure réalité des personnes en situation d’itinérance. En 2025, l’appropriation et l’adaptation de l’habitat par et pour l’humain est un sujet plus pertinent que jamais. Le travail de Denise Zmekhol documente la transformation d’une tour de bureaux en un lieu habitable alors que les sculptures portables de Guillaume Brisson-Darveau interrogent les notions d’adaptabilité et de coexistence de l’habitat.

Eric Tschaeppeler élargit la notion d’appropriation, envisageant l’habitat comme un lieu d’expression, reflétant nos modes de vie et nos croyances. Dans sa série Radioscopie du dormeur, Caroline Hayeur transforme le lit, un sous-lieu intime de l’habitat, en une scène où les corps dialoguent avec l’espace. Caroline Monnet, quant à elle, confère une nouvelle signification aux matériaux de construction résidentielle en nous invitant à considérer le pouvoir évocateur de la matérialité de l’habitat.

À travers sa proposition, Samuel St-Aubin explore les interactions humaines dans son espace de vie en enquêtant sur les traces qu’on y laisse, et notre perception de celles-ci. Enfin, Gail Albert Halaban, par la dimension narrative de ses photographies, nous invite à envisager l’habitat, non seulement comme le théâtre d’histoires humaines, mais aussi comme un espace de projection, d’interaction et d’échange avec le monde extérieur.

Eric Millette est un designer diplômé en architecture et en patrimoine impliqué activement dans le monde de l’art visuel depuis plus de 15 ans. Il a développé sa pratique dans le domaine de l’architecture avec une orientation particulière sur la compréhension et le potentiel d’idéation issu des lieux d’intervention. Au cours des années, il a acquis une expertise particulière en design et en intégration d’architecture contemporaine dans des contextes patrimoniaux complexes.

S’étant toujours intéressé au pouvoir évocateur de l’art contemporain, sous toutes ses formes, il entame des recherches questionnant les relations entre les manifestations d’art avec les lieux qui les accueillent. Il s’investit progressivement de la coopération à la conception d’œuvres intégrées à l’architecture. Il a collaboré sur différents projets artistiques, notamment Organicus de l’artiste Jonathan Villeneuve, Leurs effigies de Yann Pocreau en 2018 et Nuances collaboratives avec la peintre Frédérique Ulman-Gagné en 2022.

L'actrice Karine Gonthier-Hyndman, porte-parole du festival

Karine Gonthier-Hyndman

Porte-parole

Karine Gonthier-Hyndman est une actrice-comédienne québécoise qui se démarque au théâtre dans plusieurs rôles depuis une dizaine d’années. La pléiade de projets auxquels elle prend part souligne autant sa versatilité que sa passion pour la création. Elle a brillé dans des productions comme Queue cerise (Olivier Morin) et Tocate et Fugue (Florent Siaud) du Théâtre d’Aujourd’hui, Le songe d’une nuit d’été (Frédéric Bélanger) du Théâtre Denise-Pelletier ou Le Roman de Monsieur Molière (Lorraine Pintal) sur les planches du TNM. En 2023, elle a captivé le public avec Le Faiseur (Alice Ronfard) au Théâtre Denise-Pelletier et Seeker (Justin Laramée) au Centre du Théâtre d’Aujourd’hui, avant d’enchaîner en 2024 avec Le Prénom (Serge Denoncourt).

Au petit écran, elle cumule les rôles dans différentes productions comme Toi & Moi II, Les beaux malaises et Nouvelle Adresse, qui la révèle au grand public. Karine est en nomination aux Gémeaux de 2016 à 2018 pour son fabuleux rôle d’Elisabeth dans Les Simone (Meilleur rôle de soutien féminin : comédie), de 2016 à 2024 pour Like-moi (Meilleure interprétation : humour). Elle remporte, avec ses équipes, le Prix Gémeaux en 2018 et 2020 (Like-moi) et 2021 (Entre deux draps).

En 2019, elle endosse le rôle de l’inoubliable Alexandra dans la série Les invisibles, dirigée par Alexis Durant-Brault, sur les ondes de TVA. De 2020 à 2024, elle incarne Micheline, la conjointe de Patrice Robitaille, alias Serge, dans la grandiose série C’est comme ça que je t’aime des créateurs de Série Noire, à Radio-Canada. On peut aussi la voir dans Patrick Sénécal présente sur Club Illico, Chouchou sur Noovo, Sans Rendez-vous et Avant le crash à Radio-Canada.

Au cinéma, Karine a marqué les esprits avec des rôles dans Henri (2011) et Frimas (2021), deux films qui se sont distingués en prenant part à la prestigieuse course aux Oscars. On la retrouve également dans Trip à trois (Nicolas Monette) et Falcon Lake (Charlotte Le Bon). En 2024, elle joue dans la série Veille sur moi de Rafaël Ouellet, et en 2025, elle sera à l’affiche du film Deux femmes en or, réalisé par Chloé Robichaud. En 2025, elle fait partie de la compétition officielle du prestigieux Festival de Sundance, consolidant ainsi sa place parmi les artistes les plus talentueux de sa génération.

© 2025 Art Souterrain

Nous reconnaissons que le Festival Art Souterrain se déroule en territoires non-cédés : lieux de vie, de rencontre et de rassemblement des différentes nations autochtones.